Le singe mutant

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Le singe mutant
(Extrait)

Il pratique le méfait en live et finit par s’enfoncer la pointe d’un revolver dans le liquide translucide qui s’opacifie au fur et à mesure de la pénétration et se tire une balle dans la tête.
Cela a l’air indolore.
Puis je vois un nain, enfin un ¾ à la télé :
Bouche-fil, yeux ronds, lunettes légèrement carrées au coin arrondies pour s’excuser.
Il me parle !
Il me demande si je me souviens de lui ?
Je réponds non.
Il me met une séquence où je me souviens effectivement l’avoir eu comme patient, il y a des années lumière, à mes tout débuts.
Répugnant.
C’était un homme avec lequel je n’avais pas compris grand-chose sauf que c’était glauque comme de la poix.
Bon débarras.
Il me parle encore, puis CLIC.
Je me souviens d’avoir déjà été là, enfin ici.
C’est étrange.
J’ai des bulles de mémoire mais sans relief comme si l’évidence ne pouvait se vivre qu’au présent.
Puis vais dans le parc-jardin où je repère une femme, pas très jolie mais à la face d’ingénue.
Je lui demande si je peux lui parler à distance de 4 mètres. Elle me répond qu’elle n’aime pas se laisser approcher mais acquiesce.
Puis ne sais plus pour quel motif, me parle près de ma bouche….Mais c’est plus tard après m’avoir répondu dieu sait quoi.
Ma question était : « Avez-vous déjà ressenti l’impression de vivre 2 fois la même expérience, particulièrement ici dans ce parc ? »
Puis les choses s’enchaînent sans se ressembler, mais j’ai loupé un ou deux coches.
Je monte un escalier où il y a une fête, des personnages chamarrés, nains, gnomes, farfadets, beautés, hommes et femmes, également des races indistinctes mi-hommes mi –bêtes mais d’un bestiaire inconnu de moi.
Je m’assieds à une table interminable nappée d’un blanc immaculé, des convives sont là assis de part et d’autre, prêts à attaquer.
Les mets sont surprenants, des formes en chocolat de 4 couleurs, du vin rouge sang dans des carafons sculptés.
Puis je ne sais plus, sans doute ma mémoire n’a sélectionné que son envie du moment.
Je prends une forme de Saint Nicolas, chocolat noir, en casse un bout, le porte à ma bouche.
Une femme à la poitrine insolente et à la coiffe surmontée de deux boules de taille différente m’apostrophe en me disant : « Ne mangez pas, cela procure des désirs libidineux! », et de lui rétorquer « Ah Bon »…
Je lâche le Saint Nicolas endommagé, et mâche quand même le morceau, pour les désirs c’est pas plus mal!